Historique
Tennis de table
Le tennis de table (ou « ping-pong » dans le langage courant) est un sport de raquette opposant deux ou quatre joueurs autour d'une table. Le tennis de table est une activité de loisir et aussi un sport olympique depuis 1988. Il existe plusieurs dénominations de ce sport à travers le monde : ping pang qiu (乒乓球) en Chine et à Taïwan, ou takkyu (卓球) au Japon. En revanche le mot ping-pong provient de la marque commerciale sous laquelle le jeu est produit aux États-Unis au début du XXe siècle[3],[4]. Ce terme est plutôt utilisé pour désigner le jeu de loisirs, alors que le terme de tennis de table est plutôt utilisé pour désigner la pratique sportive ; malgré tout, un pratiquant de ce sport, y compris en compétition, s'appelle toujours un « pongiste ».
L'histoire de ce sport est marquée par une série d'évolutions techniques (nature des revêtements de raquettes, introduction puis interdiction d'usage de la colle rapide) qui ont conduit à des innovations dans le style de jeu (utilisation de la « prise porte plume » par les hongrois puis les asiatiques) et dans les tactiques employées au plus haut niveau comme l'apparition du topspin à la fin des années 1970. Le tennis de table moderne permet une grande variété de systèmes de jeu, avec les jeux d'attaque, de contre-initiative et les jeux de défense particulièrement spectaculaires.
Le nombre de pratiquants dans le monde est estimé à plus de 260 millions, et la Fédération internationale de tennis de table (ITTF) regroupe plus de 200 nations et 33 millions de licenciés qui se rencontrent à tous les niveaux de compétition, du tournoi de club jusqu'aux championnats du monde en passant par le Pro tour, un ensemble de tournois organisés par l'ITTF se déroulant sur tous les continents et qui concrétise une professionnalisation au plus haut niveau
Étymologie et usage
Le terme « ping-pong », bien que banni de la terminologie officielle, est resté très populaire et les joueurs sont toujours appelés des pongistes.
Plusieurs hypothèses sont énoncées au sujet de l'étymologie du terme ping-pong. Néanmoins, l'explication la plus probable de ce mot composé serait une onomatopée dérivée du son de la balle apparue en 1884 en Extrême-Orient, de « ping », bruit du choc de la balle contre la raquette, et « pong », bruit du rebond sur la table. Le terme est devenu une marque déposée par John Jacques de Croydon en 1900 suivant certaines sources ou vers 1891 pour d'autres.
Le « tennis de table », terme officiel de ce sport, est associé au tennis joué en miniature sur une table. À ses débuts, le terme tennis en salle était également utilisé
Historique
Débuts en Angleterre
Le tennis de table trouve ses origines dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. L'histoire la plus répandue sur la création du tennis de table est qu'au cours d'un diner, des notables de la société victorienne discutant de tennis ont voulu montrer quelques schémas de jeu sur la table. Ils se sont alors servi d'un bouchon de champagne en guise de balle, des boites de cigare pour les raquettes et des livres pour le filet
Sa popularité croissante incite des fabricants de jeux à vendre des équipements. En 1890, l'Anglais David Foster introduit le premier jeu de tennis sur une table, suivi par Jacques Gossima en 1891. Les premiers championnats nationaux sont organisés en Hongrie en 1897. D'après d'autres sources, ce serait l'Anglais John Jaques qui en 1901 invente le Ping Pong, ce qui conduit son entreprise familiale à produire des équipements. Ce nouveau jeu est appelé à l'époque gossima
En 1901, James Gibb, un Anglais passionné par ce jeu, rapporte d'un voyage aux États-Unis une balle en celluloïd, plus légère que les balles en caoutchouc utilisées précédemment. En 1902, E.C. Gould, autre Britannique, introduit pour la première fois des raquettes recouvertes de caoutchouc et de picots caoutchoutés. Un magazine consacré au tennis de table parait brièvement en 1902
Avec la popularité grandissante du tennis de table, de nombreux tournois sont organisés. Les premiers matchs publics se disputent au Queen's Hall de Londres et un championnat du monde officiel a lieu en 1902, la même année que la création de l'English Table Tennis, la fédération britannique de tennis de table. La discipline connait à ce moment une montée de sa popularité en Allemagne, les premiers Championnats d'Europe ont lieu en 1907. Mais les activités sportives passent au second plan durant la première guerre mondiale.
Mise en place des structures
En 1921, la « Table Tennis Association » est créée en Angleterre, suivie par une fédération internationale, l'« International Table Tennis Federation » (ITTF) en 1926, dont le premier président est le britannique Ivor Montagu. Les premiers championnats du monde ont lieu à Londres en 1926. La fédération groupe alors l'Angleterre, la Hongrie, l'Autriche, l'Allemagne, la Tchécoslovaquie et la Suède. Le premier champion du monde est le Hongrois Roland Jacobi et la première lauréate du championnat féminin est Maria Mednyanszky
À cette période, il n'est pas rare que des champions de tennis pratiquent aussi le tennis de table en compétition, comme le britannique Fred Perry qui gagne plusieurs tournois du grand chelem de tennis et est champion du monde de tennis de table en 1929. Ann Haydon-Jones remporte également sept titres du grand chelem de tennis dont trois en simple et est trois fois vice-championne du monde en tennis de table.
La fédération française de tennis de table (FFTT) est créée en mars 1927, et les premiers français participeront, timidement, au championnat du monde de 1929 à Budapest. La section tennis de table UFOLEP a aussi fortement participé, par la suite, au developpement de ce sport en France.
Victor Barna, Hongrois naturalisé Britannique arrivé en France en 1931, est pour beaucoup dans l'essor que le tennis de table connait à cette époque
Fin 1940, la FFTT est interdite par le Régime de Vichy selon son idéologie de Révolution nationale et est fusionnée en 1941 avec celle du tennis. À noter que le tennis de table a été interdit en Union soviétique entre 1930 et 1950 environ, parce que les autorités pensaient qu'il était dangereux pour les yeux
Parmi les grands champions des débuts de l'histoire du tennis de table figure l'Austro-Britannique Richard Bergmann, un des plus grands défenseurs, sacré champion du monde en 1937, 1939, 1948 et 1950. Un joueur emblématique de cette époque est le Polonais Alojzy Ehrlich, ou l'américain Marty Reisman resté fidèle aux raquettes sans mousse.
Domination des pays de l'est et essor en Asie
Le tennis de table est dominé par les pays de l'est de l'Europe dans les années 1930, en particulier les Hongrois avec des joueurs comme Victor Barna ou Miklos Szabados, puis par les Japonais dans les années 1950, ce qui s'est concrétisé par leur domination lors des Championnat du monde par équipes de tennis de table entre 1954 et 1959.
Les japonais innovent en introduisant la mousse, qui permet des effets jusque là inédits avec les raquettes classiques. La suprématie chinoise commence dans les années 1960, seulement interrompue par les Hongrois comme Tibor Klampar en 1979 et surtout les Suédois dans les années 1990 avec Jan-Ove Waldner et Jörgen Persson en particulier. Chez les femmes la roumaine Angelica Rozeanu domine la spécialité en remportant six titres consécutifs entre 1950 et 1955, record inégalé à ce jour. Entre 1952 et 1957 les japonais fournissent plusieurs champions du monde dont le premier est Hiroji Satō, et réalisent même le podium parfait en 1956 à Tokyo. Les années 1960 voient apparaitre une première vague de champions chinois dont Zhuang Zedong, triple champion du monde en 1961, 1963 et 1965, impliqué dans la diplomatie du ping-pong qui a contribué à l'amélioration des relations sino-américaines à cette période.
En 1977, une évolution importante se produit, avec l'utilisation pour la première fois lors des championnats du monde de Birmingham du service lancé, appelé d'ailleurs « service chinois »[19] : le service devient un élément tactique essentiel alors qu'il n'est auparavant le plus souvent qu'une mise en jeu.
À cette période se produit aussi la révolution de la colle : les Yougoslaves et les Hongrois commencent à utiliser de la colle avec solvants pour les revêtements appelée « colle rapide », ce qui procure une vitesse plus importante à la balle et raccourcit la durée des échanges. Par la suite les Hongrois dominent la discipline, avec István Jonyer qui introduit la technique du topspin, et Tibor Klampár qui est parmi les premiers à utiliser la colle rapide. Ce type de colle est interdite en 2008[20], à cause des effets nocifs des solvants. L'histoire du tennis de table peut être vue comme une succession d'avancées techniques (apparition du topspin, améliorations du matériel, méthodes d'entraînements, etc.) et de réajustements des règlements (passage aux sets de 11 points, augmentation de la taille de la balle, interdiction de la colle, etc.)
L'école suédoise
L'équipe de Suède, emmenée par Jan-Ove Waldner, Jörgen Persson et Peter Karlsson, remporte les championnats du monde par équipe en 1989 à Dortmund devant la République populaire de Chine, ainsi qu'en 1991 à Chiba et en 1993 à Göteborg, et une dernière fois en 2000 à Kuala Lumpur, intermède dans la domination chinoise qui ne s'est pas démentie depuis. L'école suédoise innove dans les méthodes d'entrainement, produisant des joueurs comme Stellan Bengtsson, champion du monde en 1971, Mikael Appelgren ou Erik Lindh, médaillé olympique et multiple champion d'Europe.
Reconnaissance olympique
Le tennis de table est devenu sport olympique en 1988 à Séoul, et voit la première médaille d'or attribuée au coréen Yoo Nam-Kyu, la Chine remportant le double messieurs. Jean-Philippe Gatien, leader de la discipline en France décroche la médaille d'argent olympique en 1992, ne s'inclinant que devant Waldner. La discipline s'est professionnalisée avec l'apparition du Pro Tour en 1996, et est dominée par les asiatiques depuis 1995, avec comme représentant emblématique Wang Liqin, qui est une véritable star dans son pays, triple champion du monde en simple et longtemps numéro 1 mondial. L'histoire du tennis de table actuel compte des champions européens comme le belge Jean-Michel Saive, le croate Zoran Primorac, l'allemand Timo Boll, le belarusse Vladimir Samsonov, l'autrichien Werner Schlager, champion du monde en 2003 ou encore le danois Michael Maze, champion d'Europe en titre. Le tennis de table est dominé au niveau mondial par les Asiatiques, dont le Coréen Ryu Seung Min, mais surtout par les Chinois Ma Lin, Wang Liqin, Wang Hao, Ma Long n°1 en 2010, ou Zhang Jike champion du monde en 2011, et Wang Nan ou Zhang Yining chez les féminines.
Le meilleur joueur du monde est en 2010 le Chinois Ma Long, la meilleure joueuse est la Chinoise Liu Shiwen. Il y a régulièrement au moins six Chinois dans les dix premiers mondiaux aussi bien chez les hommes que chez les femmes, ce qui concrétise la domination des Chinois dans ce sport actuellement.
Source wikipédia